La guerre en Ukraine continue de poser des défis économiques majeurs. Dans le secteur agroalimentaire notamment, des pénuries de certaines matières premières, comme l'huile de tournesol, subsistent. Afin d'éviter des pénuries alimentaires excessives, le ministre de l'Economie et du Travail Pierre-Yves Dermagne et le ministre des Classes moyennes, des Indépendants et des PME David Clarinval, ainsi que la secrétaire d'État à la Protection des consommateurs Eva De Bleeker, demandent une prolongation de la flexibilité temporaire en matière d'étiquetage. De Bleeker porte également la discussion au niveau européen afin de garantir une approche uniforme dans tous les États membres.
Depuis l'invasion de l'Ukraine, les producteurs alimentaires européens sont confrontés à de graves pénuries de diverses matières premières, notamment d'huiles telles que l'huile de tournesol. En outre, l'industrie européenne de l'étiquetage et de l'emballage est confrontée à des perturbations de la chaîne d'approvisionnement depuis l'été dernier. En conséquence, les délais et les prix continuent d'augmenter.
Dans ce contexte, de nombreuses entreprises alimentaires recherchent assidûment des ingrédients alternatifs et adaptent leurs recettes. Ce faisant, ils considèrent naturellement et prioritairement la sécurité alimentaire. Mais il y a aussi d'autres choses que l'industrie doit prendre en compte lorsqu'elle change les ingrédients aussi rapidement, comme les obligations légales concernant la liste des ingrédients sur les étiquettes des aliments et des boissons. Elle doit correspondre à la recette réelle. La disponibilité de certains ingrédients étant imprévisible, il devient impossible pour les producteurs de modifier l'étiquette à chaque fois. Non seulement c’est très coûteux, mais souvent ça prend aussi beaucoup de temps, de sorte qu'il y a un risque que des produits disparaissent des rayons à cause de l'étiquette.
Les obligations relatives à l'étiquetage des denrées alimentaires sont réglementées au niveau européen. La Commission européenne a accordé à ses États membres une certaine flexibilité au printemps dernier, compte tenu de l'urgence de la situation. La Belgique, ainsi que 11 autres États membres de l'Union européenne, en ont immédiatement profité, sans évidemment compromettre la protection des consommateurs et la sécurité alimentaire.
La secrétaire d'Etat De Bleeker a demandé aux autorités de contrôle compétentes de faire preuve de flexibilité et de se concentrer, lors des contrôles, sur ce qui est réellement crucial pour le consommateur, à savoir la présence ou l'absence d'allergènes. Les producteurs sont également autorisés à s'écarter de ce qui figure sur l'étiquette s'ils font comprendre aux consommateurs, par d'autres moyens, la composition modifiée. Cela peut se faire dans le magasin par des affiches sur les rayons.
Toutefois, les entreprises doivent signaler un tel changement aux autorités compétentes, ce qui s'est produit 660 fois au cours du dernier trimestre. En même temps, les commerçants doivent afficher clairement que les ingrédients de certains produits peuvent avoir été modifiés. Ceci est strictement contrôlé. Le trimestre dernier, 43 commerçants ont été contrôlés. Il a été constaté que 32 d'entre eux respectaient correctement la réglementation, tandis que les 11 autres ont reçu un avertissement.
Toutefois, entre-temps, les producteurs de denrées alimentaires sont confrontés au phénomène que les différents États membres accordent chacun à leur manière une certaine flexibilité aux producteurs. La secrétaire d'État à la Protection des consommateurs, Eva De Bleeker, a donc indiqué aujourd'hui, lors d'un sommet informel sur la Protection des consommateurs à Prague, qu'il est crucial que cette question soit coordonnée au niveau européen. En outre, compte tenu de la situation actuelle et en accord avec ses collègues fédéraux, la secrétaire d'État préconise également la prolongation des mesures jusqu'à fin avril 2023.
Eva De Bleeker, secrétaire d'État à la Protection des consommateurs : « Grâce à nos mesures flexibles concernant les étiquettes et la composition des produits, nous avons pu éviter la disparition de certains produits des rayons. Les solutions fonctionnent. Les conditions de sécurité sont bien respectées. Nous voulons donc poursuivre cette approche. Seulement aujourd'hui, chaque État membre a sa propre méthode, ce qui est très complexe. Il est donc important et nécessaire d'avoir une approche européenne coordonnée et uniforme. Cela rend les choses plus claires pour les consommateurs et les producteurs. »